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– Oui, maître. Avez-vous compris ?

– Oui, maître. »

Le jour suivant, quand il fallut partir, il nous manquait encore deux hommes : Asmani et Kingarou. Baraca et Bombay furent envoyés à leur poursuite, avec ordre de ne pas revenir sans eux. Nous passâmes la journée dans le village pour faire plaisir à Shaw, plus que par tout autre motif.

Les déserteurs furent ramenés dans la soirée ; c’était la troisième fois que Kingarou prenait la fuite. Le pardon n’était pas possible. Après avoir été fustigés d’importance, mes récidivistes furent mis à la chaîne ainsi qu’ils en avaient été prévenus.

Nous atteignîmes dans l’après-midi le village de Caségéra, qui était en fête. Les absents venaient d’arriver de la côte, et les jeunes pagazis brillaient du vif éclat des habits de cotonnade tout battants neufs, dont ils s’étaient drapés derrière quelque buisson avant d’apparaître aux yeux charmés de leurs compatriotes.

Nous levâmes le camp le 24 ; et après trois heures de marche au sud-sud-ouest, dans une forêt d’imbité, nous arrivâmes à Kigandou. Au moment où nous nous arrêtions devant ce village, qui était gouverné par la fille de Mkésihoua, nous fûmes avertis que pour y entrer il fallait payer la taxe. N’en voulant rien faire, nous nous retirâmes à un kilomètre et demi du bourg dans un vieux khambi, infesté par les rats, et où nous poursuivirent les invectives des indigènes, qui nous accusaient de fuir lâchement la guerre, et d’abandonner Mkésihoua à l’heure du péril.