Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, version abrégée Belin de Launay, 1876.djvu/127

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Tous deux furent mis à la chaîne avec avertissements qu’ils ne seraient détachés qu’après que j’aurais reçu leurs excuses. Quant à Asmani et à son acolyte, je les prévins que je les tuerais au premier signe d’insubordination.

L’ordre de se mettre en marche fut renouvelé. Chacun reprit son fardeau avec une ardeur étonnante, et fila d’un pas rapide. Bref, l’avant-garde eut bientôt disparu, laissant derrière elle Ambari et Bombay, enchaînés avec deux déserteurs, qui toutefois avaient des fers plus pesants.

Quand nous fûmes à peu près à une heure du point de départ, Ambari et Bombay, d’une voix tremblante, sollicitèrent leur pardon. Je fis la sourde oreille pendant une demi-heure ; puis je les remis en liberté, et je rendis à Bombay son grade de capitaine avec tous les avantages qui en découlaient.

De fait, après moi, le membre le plus important de l’expédition était Sélim, le jeune Arabe chrétien que j’avais amené de Jérusalem. Sans lui, je n’aurais pas pu m’entendre avec les Arabes que j’ai rencontrés sur ma route, et c’est à lui que j’ai dû leur bienveillance.

Il a été élevé par l’évêque Gobat, et il lui fait le plus grand honneur. Si tous les écoliers du bon évêque ressemblent à celui-ci, monseigneur mérite les plus grandes félicitations.

J’avais pris Sélim au mois de janvier 1870 ; depuis cette époque, il ne m’avait plus quitté ; nous avions traversé côte à côte la Russie méridionale, le Caucase et la Perse. Bon Sélim, fidèle et dévoué jusqu’à la