Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, version abrégée Belin de Launay, 1876.djvu/150

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Trois cents mètres nous séparent encore du village. La foule augmente ; on se presse autour de moi. Tout à coup, au milieu des « yambo », j’entends dire à ma droite :

« Good morning, sir ! »

Je tourne vivement la tête, cherchant qui a proféré ces paroles ; et je vois une figure du plus beau noir, celle d’un homme tout joyeux, portant une longue robe blanche, et coiffé d’un turban de calicot, un morceau de cotonnade américaine, autour de sa tête laineuse.

« Qui diable êtes-vous ? demandé-je.

– Je m’appelle Souzi, le domestique du docteur Livingstone, dit-il avec un sourire qui découvrit une double rangée de dents éclatantes.

– Le docteur est ici ?

– Oui, monsieur.

– Dans le village ?

– Oui, monsieur.

– En êtes-vous bien sûr ?

– Très sûr ; je le quitte à l’instant même.

– Good morning, sir ! dit une autre voix.

– Encore un ! m’écriai-je.

– Oui, monsieur.

– Votre nom !

– Chumâ.

– L’ami de Vouikotani ?

– Oui, monsieur.

– Le docteur va bien ?

– Non, monsieur.

– Où a-t-il été pendant si longtemps ?