Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, version abrégée Belin de Launay, 1876.djvu/191

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un grand jeune homme d’environ dix-huit ans, à Livingstone, en le priant de l’adopter. Avec son joyeux rire, le docteur repoussa la proposition, dont il avait compris le sens, et qui n’était faite que pour obtenir un supplément d’étoffe. Macamba prit la chose en bonne part et n’insista pas davantage.

Le troisième jour, dans la soirée – nous devions partir le lendemain au lever de l’aurore –, Macamba vint nous faire ses adieux et nous demanda de lui renvoyer notre canot dès que nous serions arrivés chez Rouhinga, son frère aîné, dont le territoire est au sommet du lac. Ce canot, disait-il, lui était nécessaire. Il nous priait en outre de lui laisser deux de nos hommes avec leurs fusils et des munitions, pour le cas où son ennemi viendrait l’attaquer. Cette double requête nous fit partir immédiatement.

Neuf heures après, nous étions dans le Mougihéhoua, territoire qui a pour chef le frère aîné de Macamba.

Cette contrée, où se trouve l’embouchure du Roussizi, est excessivement plate ; sa partie la plus haute n’est pas à trois mètres au-dessus du Tanguégnica ; et il renferme de nombreuses dépressions, fourrées de papyrus, de matétés gigantesques, et remplies d’eaux stagnantes, d’où s’échappent des torrents d’effluves pestilentiels.

Dans tous les endroits non marécageux, le sol est couvert de riches pâturages où s’élèvent de nombreux troupeaux, surtout des chèvres et des moutons, qui sont les plus beaux et les meilleurs que j’aie vus en Afrique.