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Le fond du lac, d’une rive à l’autre, fourmille de crocodiles. J’en ai compté dix à la fois, d’un point de la grève, et le Roussizi en est encombré.

À peine étions-nous dans son village, que Rouhinga vint nous voir. C’était un homme fort aimable, très curieux de choses nouvelles et toujours prêt à rire, bien que, d’après son compte, il n’eût pas moins de cent ans. Plus âgé que Macamba, il était loin d’avoir la dignité de son frère et d’être considéré par son peuple avec autant d’admiration et de respect ; mais il connaissait mieux le pays, avait une mémoire prodigieuse, et parlait de toute la contrée avec beaucoup d’intelligence.

Les politesses d’usage terminées, après qu’il nous eut offert un bœuf, un mouton, du lait et du miel, Rouhinga fut prié de nous dire tout ce qu’il savait de la région voisine. Il s’y prêta de bonne grâce. « Cette rivière, nous dit-il, prend sa source dans le voisinage d’un lac appelé Kivo, lac aussi long que de Mougihéhoua à Mougéré, et aussi large que de Mougihéhoua au pays de Coumachagna, ce qui peut se traduire par environ vingt-neuf kilomètres de longueur sur treize de large. Le lac Kivo est entouré de montagnes au nord et au couchant. C’est du côté nord-ouest de l’une de ces montagnes que sort le Roussizi, d’abord petit ruisseau rapide qui, en descendant vers le Tanguégnica, se grossit de beaucoup de rivières et a déjàquatorze affluents lorsqu’il reçoit la Rouanda, qui est le plus large de tous.

« Le lac Kivo s’appelle ainsi du nom de la province dans laquelle il se trouve. D’un côté est le Moutoumbi (