Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, version abrégée Belin de Launay, 1876.djvu/199

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s’écriaient-ils en montrant par une pantomime expressive comment l’infortuné avait péri.

Livingstone continuait à leur parler avec douceur et leurs protestations véhémentes contre la cruauté des Arabes avaient fini par s’éteindre, lorsque le vieux chef, repris d’ivresse, se leva brusquement, parcourut la place à grands pas et, se frappant à la jambe d’un coup de lance, cria que les Zanzibariens l’avaient blessé.

À ce cri, la moitié de l’auditoire prit la fuite ; mais une vieille femme qui portait à la main une grande canne, dont un lézard sculpté formait la pomme, se mit à injurier le sultan avec une volubilité incomparable, et l’accusa de vouloir faire exterminer son peuple. Les autres femmes, se joignant à elle, conseillèrent au chef de rester tranquille et d’accepter le présent que l’homme à peau blanche voulait bien lui offrir.

Néanmoins ce fut Livingstone, qui, toujours calme et doux, persuada à tout le monde de s’abstenir de répandre le sang, et qui finit par triompher du vieux chef. Un instant après, l’affaire était réglée, et le sultan et son fils s’éloignaient tout joyeux.

Nous quittâmes le cap Louvoumba vers quatre heures et demie. À huit heures, nous étions au large du cap Panza, qui est à l’extrémité nord de l’île de Mouzimou. À six heures du matin, nous nous trouvions au sud de Bicari, nageant vers Moucangou (dans le Roundi), où nous arrivâmes à dix heures. Pour traverser le lac, il nous avait fallu dix-sept heures et demie, ce qui, à raison de trois kilomètres