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un arbre, comme si déjà la griffe du lion eût été levée sur lui. Bien qu’il me tournât le dos, je crus pouvoir lui envoyer une balle. Il fit un bond prodigieux ; on eût dit qu’il voulait franchir au vol l’épais feuillage ; puis, revenant à lui-même, il se jeta au milieu des broussailles, dans la direction opposée à celle d’où étaient venus les rugissements. Ses traces sanglantes montrèrent qu’il avait été blessé, mais je ne le revis pas, non plus que mes trois lions, qui, après avoir fait silence, s’étaient prudemment éloignés. À dater de cette époque j’ai cessé de considérer le lion comme le roi des animaux et, dans le jour, je ne m’inquiétai pas plus de sa voix menaçante que de la plainte des colombes.

Le 14 février, nous arrivâmes à Gounda, où nous fûmes bientôt confortablement établis dans une case que le chef voulut bien nous prêter. Férajji et Choupérê nous attendaient là avec Sarmian et Oulédi, qui, on se le rappelle, avaient été envoyés à Zanzibar chercher des drogues pour le malheureux Shaw.

Sarmian ne m’apportait pas moins de sept paquets de lettres et de journaux, que différents chefs de caravane, suivant la promesse qu’ils en avaient faite au consul, avaient déposés chez moi ; ils s’y étaient. accumulés.