Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, version abrégée Belin de Launay, 1876.djvu/227

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époque il n’en avait que neuf, avec lesquels il ne pouvait pas bouger. D’ailleurs on se battait toujours, et les hommes du Mouézi, on se le rappelle, ne se louent jamais en temps de guerre. Il fallait en chercher au loin. Je fus chargé, dès que j’aurais gagné Zanzibar, d’enrôler cinquante hommes libres, de les armer, de les équiper et de les faire partir immédiatement pour Couihara.

Je n’hésitai pas à m’en charger, mais c’était mettre à néant le projet que j’avais formé de revenir par le Nil et de rapporter des nouvelles de Baker.

Livingstone avait terminé sa correspondance. Il déposa entre mes mains vingt lettres pour la Grande-Bretagne, six pour Bombay et deux pour New York. Ces dernières étaient toutes les deux pour James Gordon Bennett junior, le père de celui-ci n’ayant pris aucune part à l’entreprise qui m’avait été confiée.

L’une d’elles, que j’insère ici, peint tout entier l’homme qui a mérité que, pour savoir seulement s’il vivait encore, on fit une expédition coûteuse.


« Djidji-sur-Tanguégnica, Afrique Orientale, novembre 1871. »
« À James Gordon Bennett, fils, Esq. »


« Mon cher monsieur,
Il est en général assez difficile d’écrire à une personne que l’on n’a jamais vue : il semble que l’on s’adresse à une abstraction. Mais, représenté que vous êtes dans cette région lointaine par M. Stanley, vous ne m’êtes plus étranger ; et, en vous écrivant pour