Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, version abrégée Belin de Launay, 1876.djvu/232

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pas parler d’autre chose. Pour moi, c’était le contraire : je ne m’informais que des eaux, questions sur questions, que je répétais sans cesse, au point d’avoir peur d’être accusé de folie. Mon dernier travail, auquel le manque d’auxiliaires convenables apporta de grands obstacles, consista dans l’examen du canal d’écoulement que j’ai suivi à travers le Mégnouéma ou Mégnéma, et qui, sur une largeur de seize cents à cinq mille mètres, n’est guéable en aucun endroit, à aucune époque de l’année. La ligne de ce canal présente quatre grands lacs ; j’étais voisin du quatrième quand il m’a fallu revenir.

La Loufira, ou rivière de Bartle Frere, qui vient du couchant, tombe dans le lac Kamolondo ; le Lomami, grande rivière qui vient également de l’ouest, se jette dans le même lac, après avoir traversé le lac Lincoln, et semble former la branche occidentale du Nil, sur laquelle sont les établissements de Petherick.
Je connais actuellement près de mille kilomètres de ce système fluvial ; malheureusement les derniers deux cents, ceux que je n’ai pas vus, sont les plus intéressants. Si l’on ne m’a pas trompé, on y trouve quatre fontaines sortant d’un monticule terreux ; l’une de ces quatre sources ne tarde pas à être une grande rivière.
Deux de ces fontaines s’écoulent au nord, vers l’Égypte, par la Loufira et le Lomami ; les deux autres vont au sud, dans l’Éthiopie intérieure, et forment le Cafoué et le Liambaye, qui est le Haut-Zambèse.