Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, version abrégée Belin de Launay, 1876.djvu/238

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regagnerai le Kamolondo ; enfin, me dirigeant vers le nord, je descendrai le Loualaba (rivière de Webb) qui me mènera au quatrième lac, où je pense avoir la clef du problème. Il est présumable que ce dernier lac est le Chohouambé (lac Albert) ou celui de Piaggia.

– Et combien de temps vous faudra-t-il pour faire ce petit voyage ?

– Un an et demi au plus, à dater du jour où je quitterai le Gnagnembé.

– Mettons deux ans ; vous savez : il y a l’imprévu. Je rengagerai vos hommes pour ce terme, à compter de l’époque où ils vous arriveront.

– À merveille.

– Maintenant, cher docteur, les meilleurs amis doivent se quitter. Vous êtes venu assez loin, permettez que je vous renvoie.

– Très bien ; mais laissez-moi vous dire : vous avez accompli ce que peu d’hommes auraient fait, et beaucoup mieux que certains grands voyageurs. Je vous en suis bien reconnaissant. Dieu vous conduise, mon ami, et qu’il vous bénisse.

– Puisse-t-il vous ramener sain et sauf parmi nous, cher docteur ! »

Nos mains se pressèrent. Je m’arrachai vivement à son étreinte, et me détournai pour ne pas faiblir. Mais à leur tour Souzi, Chumâ, Hamoydâ, tous ses gens me prirent les mains pour me les baiser, et je me trahis moi-même.

« Adieu, docteur, cher ami !

– Adieu ! »