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qu’eux ; puis, n’ayant pas oublié que l’un de ces voyageurs aimait le lait d’ânesse, il m’en fit apporter. La manière dont j’avalai ce breuvage parut lui causer une vive satisfaction.

Ounamapokéra, fils de cet aimable vieillard, un homme de grande taille, qui pouvait avoir une trentaine d’années, se prit d’amitié pour moi, et promit de faire en sorte que mon tribut fût peu de chose. À cet effet, il m’envoya un de ses gens qui nous conduisit à Myoumi, village situé sur la frontière du Cagnégni, nous faisant de la sorte éviter le rapace Kiséhoua, dont l’usage est d’imposer lourdement les caravanes.

Enfin, grâce à l’aide bienveillante d’Ounamapokéra et à celle de son père, je n’eus à donner que, quarante mètres d’étoffe, au lieu de deux cent quarante que Burton avait été obligé de payer.

Le lendemain nous fûmes reçus à Maponga avec des démonstrations belliqueuses.

Sans me lever du ballot sur lequel j’étais assis, j’ordonnai au guide de demander l’explication de ce vacarme et de cet aspect menaçant.

« Venait-on pour nous dépouiller ?

– Non, répondit le chef ; nous n’avons l’intention ni de vous dépouiller, ni de vous voler, ni de vous arrêter ; nous ne fermons pas la route, mais nous voulons le tribut.

– Vous alliez le recevoir. Ne voyez-vous pas que nous avions fait halte, et qu’on ouvrait le ballot pour vous envoyer de l’étoffe ? Si nous nous sommes arrêtés loin du village, c’était pour repartir dès que le tribut