Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, version abrégée Belin de Launay, 1876.djvu/276

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du lac Tanguégnica dans ce qu’on a nommé l’Ounyamouézi.

Qu’on me permette de différer d’opinion avec les écrivains qui ont traduit le nom de cette contrée par celui de Terre de la Lune. MM. Krapf et Rebman, qui ont eu la gloire de rappeler l’attention des géographes sur cette partie du centre de l’Afrique, admettent cette version, d’après la règle que tout le monde connaît : Ou signifiant toujours pays, nya étant la préposition de, et mouézi désignant la lune. Le capitaine Burton, linguiste érudit, semble incliner vers cette interprétation ; le capitaine Speke l’adopte sans hésiter. Ils ont, ce me semble, expliqué un mot de la langue parlée dans le bassin du Tanguégnica par celle qu’on emploie sur le bord de l’océan Indien.

Autant que j’ai pu le savoir par les indigènes et par les Arabes les plus instruits de la chronique locale, le pays s’appelait autrefois Oukalaganza. Il eut pour monarque un prince du nom de Mouézi, qui fut le plus grand de tous ceux qui l’ont gouverné et de tous les chefs qui, à la même époque, régnaient sur les peuplades voisines. Pas un de ses ennemis qui pût lui résister à la guerre, pas un roi qui eût jamais eu autant de sagesse. Quand il mourut, l’empire dont il était l’unique souverain s’étendait depuis le Gnanzi jusqu’au Vinza. Ses fils se disputèrent le pouvoir, et chacun d’eux, arrachant un lambeau du royaume, s’en fit un domaine qui avec le temps, prit le nom de son nouveau chef. Toutefois, la partie centrale de l’empire de Mouézi, plus considérable que les districts perdus, resta aux