II en est bien autrement de l’anglais. Non-seulement
on n’y découvre rien d’analogue à nos sons
nasaux ou mouillés ni à notre j ; mais encore les
groupes de lettres y ont un son étrangement représenté,
ch valant tch, et sh valant ch, articulation
qu’ont également ci et ti, dans precious et nation. De plus, aucune voyelle n’y reproduit notre e muet ni notre u, et toutes les voyelles y ont plusieurs valeurs. Le son de l mouillé s’y rend tantôt, comme le veut Spiers, par fiyeul pour filleul ; tantôt, comme l’écrit Burton, par Wilyankourou pour Vouillancouru ; ou
enfin, comme le donne un Guide to english and french
Conversation, ung veeayleear représente « un vieillard, » ün veeayeeuh feeleeuh est « une vieille fille. »
S’il s’agit du gn mouillé, l’ñ des Espagnols, les Anglais écrivent kanyon pour cañon ; Spiers figure bénignité
par beninnyité, et le Guide cité tout à l’heure écrit des
phrases de ce genre : « Kel ay luh nong duh set kangpaneeuh,
duh suh veelazh ?» pour « Quel est le nom de
cette campagne, de ce village ? » Il rend : « Je suis français
» par « zhuh süee frângsay », et cette phrase risible :
« Eel nee a pâ longtâng kung vooaeeazhuhr saytângt
angdormee avek ung seegar alümay mee luh feu a la
vooatür ay kôza lay plu fâshuhz akseedâng, » veut
dire : « Il n’y a pas longtemps qu’un voyageur s’étant
endormi avec un cigare allumé mit le feu à la voiture
et causa les plus fâcheux accidents. »
Quant aux voyelles anglaises, l'a se prononce ordi