Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, version abrégée Belin de Launay, 1876.djvu/48

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pas, et dont il se portait garant. C’étaient de fort beaux hommes, paraissant avoir beaucoup plus d’intelligence que je n’en aurais supposé à de sauvages Africains.

Enfin, pour ne pas rester à la merci des riverains quand je voudrais naviguer sur le lac Tanguégnica, j’achetai deux bateaux. L’un pouvait contenir vingt personnes avec les marchandises nécessaires pour les défrayer, et, dans l’autre, six hommes et leurs bagages devaient être à leur aise. Je les fis démembrer. Les traverses et les couples furent divisées par lots, qui, tout emballés, n’excédèrent pas soixante-huit livres. Quant au bordage, il fut remplacé par une enveloppe, composée de deux toiles fortement goudronnées.

L’obstacle principal à la rapidité des voyages, dans cette partie de l’Afrique, a pour cause la nature des paiements et des moyens de transport. Ici, au lieu d’un florin ou d’un demi-dollar, il faut deux mètres d’étoffe ; un collier, à la place d’un sou ; un rouleau de fil de métal, en guise de pièce d’or ; et, pour transporter cette monnaie encombrante, vous n’avez pas de wagon, pas de chameau, pas de cheval, pas de mulet ; rien que des hommes tout nus, qui prennent, au minimum, et pour la moitié du chemin, quinze dollars par soixante-dix livres, sans compter leur nourriture. En outre, il est difficile de les avoir ; les réunir demande beaucoup de temps ; et j’étais pressé. Je pensai, dès lors, qu’une petite charrette, proportionnée aux sentiers de chèvre du pays, ne serait pas sans avantage. Si un âne portait cent quarante livres, il était probable qu’il en traînerait le double, ce qui remplacerait