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Quand je m’éveillai, il était grand jour ; le soleil me flamboyait dans les yeux. Hamed était parti depuis deux heures. Il avait voulu emmener Thani, qui avait refusé de le suivre, en lui montrant sa déraison, et qui me demanda ce que j’en pensais. Je déclarai que c’était de l’extravagance.

Jamais station n’avait été meilleure : une eau excellente, et, ainsi qu’on l’avait dit au vieux cheik, les vivres en abondance : six poulets pour deux mètres de calicot ; un mouton pour le même prix, ou six mesures de grain, sorgho, millet ou maïs – bref, un pays de cocagne.

Les provisions abondaient également à Kiti où nous allâmes ensuite, et ne s’y vendaient pas cher. Cette bourgade était alors peuplée d’hommes de Kimbou, venus des environs du Rori ; gens paisibles, préférant l’agriculture aux combats et l’élevage du bétail aux conquêtes. Au moindre bruit de guerre, ils emmènent leurs familles et leurs troupeaux dans quelque lieu inhabité, où ils commencent aussitôt à défricher le sol et à chasser l’éléphant pour en prendre l’ivoire. C’est néanmoins une belle race, bien armée, et paraissant capable de se mesurer avec n’importe quelle tribu du voisinage. Mais la désunion l’affaiblit. Ses petites communes, régies par des chefs indépendants les uns des autres ; ne sauraient se défendre ; tandis que, groupées autour d’un pouvoir qui leur servirait de lien, elles présenteraient à l’ennemi des forces respectables.

Le 13 juin, nous étions à Cousouri, dernier village du Mgounda-Mkali, district de, Djihoué la Singa.

Je m’y arrêtai. Les marches précédentes avaient