Page:Stendhal - Chroniques italiennes, I, 1929, éd. Martineau.djvu/123

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vêtus de rouge ; ils avaient l’ordre d’exécuter la sentence des premiers juges et de mettre Bandini à mort, s’ils voyaient les partisans des Colonna sur le point de le délivrer.

La cavalerie de Colonna arrivait à peine à l’extrémité de la clairière ou prairie la plus éloignée de la route, lorsqu’il entendit les premiers coups d’arquebuse de l’embuscade par lui placée sur la grande route en avant de l’abatis. Aussitôt il mit sa cavalerie au galop, et dirigea sa charge sur les quatre bourreaux vêtus de rouge qui entouraient Bandini.

Nous ne suivrons point le récit de cette petite affaire, qui ne dura pas trois quarts d’heure ; les partisans des Orsini, surpris, s’enfuirent dans tous les sens ; mais, à l’avant-garde, le brave capitaine Ranuce fut tué, événement qui eut une influence funeste sur la destinée de Branciforte. À peine celui-ci avait donné quelques coups de sabre, toujours en se rapprochant des hommes vêtus de rouge, qu’il se trouva vis-à-vis de Fabio Campireali.

Monté sur un cheval bouillant d’ardeur et revêtu d’un giacco doré (cotte de mailles), Fabio s’écriait :

— Quels sont ces misérables masqués ? Coupons leur masque d’un coup de sabre ; voyez la façon dont je m’y prends !