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Page:Stendhal - Chroniques italiennes, Lévy, 1855.djvu/280

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VANINA VANINI


OU
PARTICULARITÉS SUR LA DERNIÈRE VENTE DE CARBONARI
DÉCOUVERTE DANS LES ÉTATS DU PAPE




C’était un soir du printemps de 182*. Tout Rome était en mouvement : M. le duc de B***, ce fameux banquier, donnait un bal dans son nouveau palais de la place de Venise. Tout ce que les arts de l’Italie, tout ce que le luxe de Paris et de Londres peuvent produire de plus magnifique avait été réuni pour l’embellissement de ce palais. Le concours était immense. Les beautés blondes et réservées de la noble Angleterre avaient brigué l’honneur d’assister à ce bal ; elles arrivaient en foule. Les plus belles femmes de Rome leur disputaient le prix de la beauté. Une jeune fille que l’éclat de ses yeux et ses cheveux d’ébène proclamaient Romaine entra conduite par son père ; tous les regards la suivirent. Un orgueil singulier éclatait dans chacun de ses mouvements.