Page:Stendhal - Chroniques italiennes, Lévy, 1855.djvu/357

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rier, lequel a dix enfants, qu’il s’agit de plaire ; et, pour comble de ridicule, le cordonnier est méthodiste et le teinturier anabaptiste.

Mais, dans le cas où, en présence de ces mots terribles, l’on admettrait la supposition un peu hasardée de la possibilité du retour à la gaieté, la situation de la France est bien différente de celle de tout ce qui l’environne.

Nous sommes arrivés au vingt-cinquième jour de notre petite vérole. Les grands accidents sont passés, il n’y a plus de 93 possible, car il n’y a plus d’abus atroces, et je ne vois pas, pour les exploiter, les Collot-d’Herbois et autres roués du bas étage, formés par la monarchie corrompue de madame du Barry et du maréchal de Richelieu. On peut craindre des folies, mais non plus des atrocités. Nos républicains les plus fous ne valent-ils pas mieux que le cordonnier Simon ?

Dans d’autres pays, au contraire, en admettant même les chances les plus favorables, les abus existent, ils irritent profondément ceux qui en souffrent ; les lias coquins qui en vivent sauront bien les exploiter dans le sens contraire, le lendemain du changement, et je vois ces pays-là tout au plus à l’avant-veille de la maladie.

La France sera la première guérie, c’est chez elle la première que les barons Poitou goûteront les lettres du président de Brosses. (Mais combien de siècles ne faut-il pas, pour les comprendre, à l’Amérique ou à l’Allemagne ?)

La France, en dépit de la police et de ses lois d'intimidation, comme en dépit des républicains, est donc