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Page:Stendhal - Chroniques italiennes, Lévy, 1855.djvu/72

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quittait Rome, pour aller passer un jour ou deux avec sa fille.


IV


Si je ne me justifie pas auprès d’Hélène, se dit Jules en regagnant, pendant la nuit, le quartier que sa compagnie occupait dans la forêt, elle finira par me croire un assassin. Dieu sait les histoires qu’on lui aura faites sur ce fatal combat !

Il alla prendre les ordres du prince dans son château-fort de la Petrella, et lui demanda la permission d’aller à Castro. Fabrice Cotonna fronça le sourcil :

— L’affaire du petit combat n’est point encore arrangée avec sa sainteté. Vous devez savoir que j’ai déclaré la vérité, c’est-à-dire que j’étais resté parfaitement étranger à cette rencontre, dont je n’avais même su la nouvelle que le lendemain, ici, dans mon château de la Petrella. J’ai tout lieu de croire que sa sainteté finira par ajouter foi à ce récit sincère. Mais les Orsini sont puissans, mais tout le monde dit que vous vous êtes distingué dans cette échauffourée. Les Orsini vont jusqu’à prétendre que plusieurs prisonniers ont été pendus aux branches des arbres. Vous savez combien ce récit est faux ; mais on peut prévoir des représailles.

Le profond étonnement qui éclatait dans les regards naïfs du jeune capitaine amusait le prince ; toutefois il