Page:Stendhal - Correspondance, I.djvu/241

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que toute la grandeur du siècle de Louis XIV était préparée ; qu'il fit souvent ce qu'il put pour l'étouffer ou qu'on le fit pour lui (l'exécrable Richelieu poursuivant le Cid, de Corneille). Pèse là-dessus avec Gaétan : cet exemple est fameux ; il y verra ce qu'il doit penser de l'opinion des sots quand il verra Louis XIV tant loué. Ce prince est un caractère singulier du reste ; il fut le plus médiocre des hommes et souvent le plus méchant. Voltaire dans son histoire est un bas coquin, d'autant plus dangereux qu'il eut assez d'adresse pour se faire passer pour philosophe. Pèse surtout cela avec Gaétan ; je lui en­verrai bientôt un bon petit livre. Lisez tous deux Plutarque et Mirabeau ; lisez-les, ayez assez de force pour vous les pro­curer ; prouve un peu de vigueur dans cette affaire.

Je suis mécontent d'avoir approfondi Louis XIV, parce que je croyais que mon opinion, d'après Helvétius, Raynal et Alfieri, était exs» gérée contre lui ; elle était faible. Sauf, if est vrai, qu'il faut voir les choses par soi-même, j'oubliais qu'Hel-vétius imprima son livre avec permission, ce qui lui fit masquer la vérité. Au reste, j'ai découvert beaucoup d'erreurs dans ce livre depuis l'année dernière.

Fais tout au monde pour faire lire à