Page:Stendhal - Correspondance, I.djvu/278

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lion. C'est ce qui va arriver, du moins à moi. Son père lui a promis de l'argent, mais je sens que j'aurai les plus grandes peines du monde à en obtenir. Surtout pour [un] état comme la Banque, contre lequel on a les plus grands préjugés, malgré l'exemple des Périer1. Je ne vois qu'un moyen : mon papa me fait 2.400 fr. de pen­sion, je lui proposerai de prendre un fond perdu de 2.400 fr, de rente ; ce seront 24.000fr. en supposant que nous le trouvions à 10 %. Ce marché ne lui coûterait que 24.000 fr. parce que la lre année à cause des trais de bureau, d'impression, etc., je ne pourrais pas vivre du revenu du fonds prêté. Que dis-tu de cette idée ? En attendant que j'aie 50.000 fr. de rente, je n'ai pas le sou pour me vêtir et je serai obligé de demander un de ces jours 3 ou 400 fr. sur ma pension, tout cela est bien ennuyeux pour lui et pour moi ; mais je n'ai pas un habit vaillant. Sache un peu quel sera le succès de ma demande et réponds-moi vite rue de Lille.

1. Les frères Périer avaient continué la bançue qu'ils tenaient de leur père. L'un d'eux, Casimir, devint le mi­nistre célèbre de la monarchie de juillet.