Page:Stendhal - Correspondance, I.djvu/307

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que personne, jusqu'à cette année 1805, n'a pu décrire.

Mais, puisque penser et sentir sont la même chose, pourquoi a-t-on fait deux mots ? Parce que c'est la majorité des hommes qui fait la langue et non dix ou douze philosophes.

On t'a dit que toute idée est une image ; cela n'est pas toujours vrai. Ça l'est pour la figure de Fia vie ; l'idée que tu en as est bien une image ; mais, quand tu t'es brûlé le doigt, l'idée de cet accident est-elle l'image du changement arrivé à ton doigt, ou du corps chaud qui l'a produit ? Non. Donc, etc., etc.

Nous venons de remarquer que nous avions des idées ou perceptions de quatre espèces différentes  :

1. Je me rappelle que je me suis brûlé hier ; c'est un souvenir que je sens.

2. Je juge que c'est cette pincette chaude quia causé ma brûlure ; c'est un rapport que je sens entre ma douleur et la pincette.

3. Je veux éloigner cette pincette, dès que je sens le mal ; voilà un désir que jesens.

4. Je sens que je me brûle actuellement ; c'est une sensation que je sens ; j'aurais dû la mettre1 la première.

RI. Le mot ■ mettre » ne ?e prononce pas Maître comme ù Grenoble, mais bien métré (ê comme le (îernier de Ubedê). (Note tle Beyle.)