Page:Stendhal - Correspondance, I.djvu/317

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

des passions ; il n'y aura en plus que l'art de les peindre de manière à produire tel sentiment dans le cœur du spectateur. J'ai là-dessus un gros volume de choses neuves dans la tête, que je n'ai jamais eu le temps d'écrire.

Le quatrième et dernier sera un cours de déclamation ; ce dernier est le plus indis­pensable : c'est la peau qui recouvre tout le corps, Que dirais-tu d'une femme qui aurait les os (l'idéologie) et les muscles (connaissance des passions) parfaitement bien faits, mais qui serait éeorchée ; elle serait affreuse. De même une femme d'esprit aux yeux des sots. Il faut donc nécessairement (dans nos mœurs monarchiques et par là corrompues) qu'une îemme soit hypocrite.

Fais-toi donc une langue avec les sots et tâche de leur plaire ; je voudrais que tu pusses lire Delphine, de madame de Staël ; tu verrais les épouvantables malheurs où conduit une belle âme sans... \ La pru­dence n'est presque que Fart de ménager les sots : à Paris, il y en a dix-huit sur vingt, la proportion est la, même en province et les gens d'esprit sont tout au plus bons à être des sots à Paris. Exemple ; il noslro Zio2, Movel. Je ne connais que Savoye-Rollin et le charmant père Ducros. Etudie

1. Un mot coupé. Sans doute : hypocrisie. 8. L'oncle Romain Gagnon,