Page:Stendhal - Correspondance, I.djvu/347

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

des années avant que je puisse acquérir ces bonnes habitudes ; mais il me semble que voilà la route du bonheur ; d'ailleurs, en avançant, nous corrigerons.

Je voulais te dire encore cinq ou six pages de détails ; mais onze heures sonnent, il faut que je m'habille et que je sois à midi à une demi-lieue d'ici.

Tu vois toi-même tous les corollaires : comme quoi la position dans laquelle tu te trouves, et qui te porte à regarder la carte géographique au commencement de la route, est la plus heureuse possible, en regardant la vie dans l'ensemble, si elle est un peu pénible dans le moment. Je puis t'assurer que tu es bien plus heureuse qu'Adèle Rebuffel qui n'a qu'une mère, qui a dix-sept ans et vingt mille livres de rente ; mais elle n'a pas ton âme. G'est là tout ; le reste s'acquiert. Tu crois avoir perdu ton temps cette année, tu l'as em­ployé aussi bien que possible et bien mieux que tu ne t'en doutes : tu as pensé à toi et, par là, à l'homme ; tu as étudié les autres dans toi-même. Viens à Paris, et je me charge de ton bonheur. Ne te figure pas Paris sur la description des secs et sur la critique des environs, Paris est le lieu du monde où chacun fait le plus son sort : avec de l'argent et de la gaieté dans le caractère, et une bonté aimable, on y