Page:Stendhal - Correspondance, I.djvu/40

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père qu'à la fin tu me répondras. Je parie que tu vas regretter de ne pas habiter Milan, lorsque tu sauras que, par faveur spéciale du pape, énoncée dans une bulle ad hoc, le carnaval est prolongé de quatre jours dans cette ville heureuse ; et comme les jeunes filles sont les mêmes partout, elles ne manquent pas d'y affluer dès le mercredi des cendres. Cela rend les quatre derniers bals masqués charmants et je t'assure que celui auquel j'ai assisté il y a trois jours est presque égal à ceux que j'ai vus à Paris il y a un an.
J'espère qu'à ton tour tu vas me bavar­der aussi longuement que moi sur les plai­sir du Carnaval de Grenoble. Donne-moi des nouvelles de toutes tes jeunes amies, de celles que j'ai connues avant de partir, et des nouvelles, car en changeant de religieuses, tu as sans doute changé d'amies. N'oublie pas la grande cousine Eugénie, Mademoiselle Besson, Caroline Letourne, et pour faire une antithèse la grosse Guignaudon. Adieu, écris-moi de tes nouvelles au Quartier Général de la Réserve de l'armée d'Italie, actuellement à Mantoue.

H. B.