Page:Stendhal - Lucien Leuwen, II, 1929, éd. Martineau.djvu/268

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marquis égoïste et d’une dévote de profession ?), [après qu’une hypocrisie habituelle et savante eut développé les pensées d’un père qui veut hériter de sa fille, et qu’une fausseté plus plate et moins déguisée eut emmiellé les réponses de madame Cunier, dame de charité, dévote de profession, timide encore plus et qui songe avant tout à ne pas perdre une bonne place de onze cents francs dans le cas où Charles X ou Henri V remonterait sur le trône de ses pères ; après avoir parlé, pour débuter, de franchise, de cordialité, de vertu pendant sept quarts d’heure] on en vint à la conclusion des articles suivants :

1° Aucune lettre du sous-préfet, du maire, du lieutenant de gendarmerie, etc., ne sera jamais livrée à M. le marquis. Madame Cunier lui montrera seulement, sans s’en dessaisir, les lettres écrites par M. le grand vicaire Rey, par M. l’abbé Olive, etc.

Toute la conversation de M. de Pontlevé avait porté sur ce premier article. En cédant, il obtint un triomphe complet sur le second :

2° Toutes les lettres adressées à madame de Chasteller seront remises à M. le marquis, qui se charge de les donner à madame sa fille, qui est retenue au lit par la maladie.