Page:Stendhal - Lucien Leuwen, III, 1929, éd. Martineau.djvu/418

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Ah ! je vois : vous voulez être préfet. Mais je ne veux rien devoir à ce polisson de de Vaize. Ainsi, pas de ça, Larirette. (Ceci fut dit en chantant.)

— Je ne pensais pas à une préfecture. Hors de France, voulais-je dire.

— Il faut parler net entre amis. Diable ! je ne suis pas ici pour vous faire de la diplomatie. Donc, secrétaire d’ambassade ?

— Je n’ai pas de titre pour être premier ; je ne sais pas le métier. Attaché est trop peu : j’ai 1.200 francs de rente.

— Je ne vous ferai ni premier, ni dernier, mais second. Monsieur le chevalier Leuwen, maître des requêtes, lieutenant de cavalerie, a des titres. Écrivez-moi demain si vous voulez ou non être second.

Et le maréchal le congédia de la main, en disant :

— Honneur !

Le lendemain, Lucien, qui pour la forme avait consulté sa mère, écrivit qu’il acceptait.

En revenant de Versailles, il trouva un mot de l’aide de camp du maréchal qui l’engageait à se rendre au ministère, le même soir, à neuf heures. Lucien n’attendit pas. Le maréchal lui dit :

— J’ai demandé pour vous à Sa Majesté la place de second secrétaire d’ambassade à Capel. Vous aurez, si le roi signe,