Page:Stendhal - Mémoires d’un touriste, I, 1929, éd. Martineau.djvu/150

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sont remplies d’une expression grave et vraie. La religion est belle dans ces marbres.

Une telle statue eût bien étonné Périclès. Ces petites figures entouraient les tombeaux des ducs de Bourgogne aux Chartreux de Dijon. Il y a un saint Michel bien curieux par la façon dont il est armé.

J’ai vu rapidement, parmi les tableaux, une Mort de saint François, par Augustin Carrache ; un Saint Jerôme, du Dominiquin, et un paysage de Gaspard Poussin, qui devrait bien enseigner à nos paysagistes à être moins pincés. Un seul, que j’admire, fait reconnaître les arbres qu’il dessine ; mais aussi M. Marilhat est allé étudier les palmiers en Arabie.

J’ai remarqué une bonne copie de l’école d’Athènes, fresque sublime, que nous connaissons à Paris par l’excellente copie que M. Constantin en a faite sur porcelaine.

Voici un événement d’avant-hier où j’ai été mêlé.

Un riche banquier expédie par une petite diligence de province un groupe contenant cinquante mille francs. Mais, pour diminuer le droit à payer, il ne déclare à la diligence que dix mille francs. Lors de l’arrivée de la voiture à sa destination,