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jours cette circulaire lui valut trente-cinq mille francs. Je n’ai pas besoin de dire que le couvent est achevé et magnifique. On m’assure que plusieurs départements du Midi possèdent un grand nombre de couvents payés par la même bourse, et qui font l’éducation des mères de famille de 1850.

Les hommes de cette époque, ne trouvant pas de conversation raisonnable avec leurs femmes, iront au club, ou choisiront une compagne dans le cercle de quatre-vingts[1] lieues de diamètre qui environne Paris. Que penseront-ils des questions que l’on fait à leurs femmes en certain lieu ? Ainsi, se diront-ils, toutes mes petites faiblesses sont données en spectacle à un homme souvent jeune et que je rencontre dans la société !

On dit que le principe de cette éducation donnée par des religieuses en 1837 est de ne souffrir jamais d’amitié intime, soit entre élèves, soit de maîtresse à élève.

Les jeunes filles ne doivent jamais être seules (la tête fermente), ou être deux (on peut faire des confidences). On s’arrange pour qu’elles se trouvent toujours trois ensemble.

  1. L’édition originale porte quarante. Je corrige d’après l’errattum de l’exemplaire Primoli et l’édition de 1854. N. D. L. É.