Page:Stendhal - Mémoires d’un touriste, I, 1929, éd. Martineau.djvu/324

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trouvé beaucoup d’esprit à un de ces messieurs qui se sont si bien battus sous les ordres de M. de Précy. Il me raconte que la consternation des amis de l’ancienne monarchie commença à la nomination de M. Turgot, qui fut fait ministre des finances (contrôleur-général) le 24 août 1774, et mit au service de l’opinion le despotisme ministériel. Quatre ans plus tard, Voltaire vint triompher à Paris du roi, du parlement et du clergé.

Ce brave officier de M. de Précy réduit les choses actuelles à leur expression la plus simple. Je ne donnerai pas ses objections. Je répondais : Que peut-on regretter ? Souvent, sous le roi Louis-Philippe, les sept ministres ont été les sept hommes les moins arriérés parmi les Français. À une ou deux exceptions près, n’était-ce pas l’inverse sous Louis XVIII ? Souvent ce prince a choisi des hommes aimables, comme M. l’abbé de Montesquiou, qui le fit dater de la dix-neuvième année de son régne ; mais quand des hommes raisonnables ? Pour la charte, elle ressemble fort, ce me semble, à la Bible, base de notre religion, et dans laquelle le plus habile ne peut trouver un mot ni de la messe ni du pape. Un roi qui aurait gagné deux batailles en personne serait adoré des Français, et leur persuaderait bien vite