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MÉMOIRES D’UN TOURISTE

d’ouverture. Réellement ces blocs énormes, immobiles depuis tant de siècles au milieu des fureurs d’un torrent des Alpes, inspirent le respect. Nous sommes descendus sous le pont pour voir le quai, également romain.

De là nos regards ont été attirés par une arcade antique qui s’élève isolée au milieu de la plaine aride ; c’est un reste vénérable d’un théâtre romain. M. B… s’arrêtait à tout moment pour mettre dans ses poches de petits cubes noirs et blancs, débris de mosaïques détruites. Avant d’examiner les deux églises, nous sommes allés voir la ferme de Maraldi, édifice singulier s’il en fut, élevé au quinzième siècle par un Italien, mais dont la description hérissée de mots techniques prendrait deux pages.

Nous sommes revenus vers deux églises, Saint-Quinin et la cathédrale, qui se trouvent isolées dans la plaine, et assez loin de la ville moderne.

Saint-Quinin n’a qu’une nef, la façade est moderne ; mais tout le reste est excessivement curieux. Je n’entrerai pas dans les détails, faute de trouver une langue à laquelle le public soit accoutumé. Il me suffira de dire que l’abside[1] est peut-être

  1. Petit avancement arrondi, au fond de l’église, derrière le maître-autel.