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HISTOIRE DU GOTHIQUE

n’être pas détruits cherchaient le plus possible à se mêler aux affaires temporelles, voulurent imiter les lois qui avaient régi dans les Gaules les cités romaines.

Cette idée fort juste conduisit de son côté à l’idée malheureuse de copier les constructions romaines ; mais rien de plus pauvre, de plus mesquin, de plus misérable, de plus laid que ces tristes imitations : fort peu subsistent après huit siècles seulement. Les barbares emploient de très petits morceaux de pierre, ils mettent dans leurs murs des rangées horizontales de briques, pour tâcher de rétablir le parallélisme des assises.

Dès le temps de l’empereur Gallien (253 de J.-C.), on voit les briques employées à cet usage, mais seulement dans des constructions d’une importance secondaire. Quelques portions de l’église de Saint-Martin à Angers, de la cathédrale de Trèves et d’un hospice à Metz[1], montrent que les barbares adoptèrent cet usage pour leurs palais et leurs basiliques. Les barbares, ne sachant pas calculer le poids et la forme des pierres, ne pouvaient les faire tenir ensemble et former des voûtes, ils employaient de préférence les troncs de chêne que leur offraient leurs forêts. C’était

  1. Mérimée, Essai sur l’architecture religieuse.