Aller au contenu

Page:Stendhal - Mémoires d’un touriste, I, 1929, éd. Martineau.djvu/412

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
373
HISTOIRE DU GOTHIQUE

2o On imita aussi l’architecture de l’Orient. Il était naturel qu’un prêtre qui était allé en pélerinage à la terre sainte, et qui bâtissait une église à son retour, voulût copier le tombeau du Christ qu’il avait vénéré à Jérusalem. En allant à Jérusalem, il avait vu en Grèce les monuments du Bas-Empire, et probablement en Asie quelques-uns des édifices que venaient d’élever les conquérants sarrasins ; de là les dômes.

Par exemple, un chef puissant de l’Anjou, Foulques Nerra, fit de nombreux voyages en terre sainte ; il vénérait les choses qu’il y avait vues, et il dut chercher à les imiter.

3o Les ordres monastiques avaient de grandes richesses, des privilèges, etc., etc., mais chacun d’eux suivait aussi des pratiques de dévotion particulières, et plus agréables à Dieu que celles du voisin. Dans les édifices qu’ils élevèrent, ils durent songer à favoriser ces pratiques. La plupart des architectes étaient ecclésiastiques.

4o Le bon sens aurait dû faire songer aux exigences de notre ciel sombre et pluvieux. Notre climat est précisément le contraire de celui de l’Orient qu’on imitait sottement dans son architecture. Nos plus grandes fêtes, Noël et Pâques,