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MOLIÈRE

C’est le poète qui parle et qui met une liaison pour l’acte suivant. La phrase précédente nous montre toujours G. Dandin contrit et humilié et prêt à tout souffrir. Il serait ridicule de dire à un auteur : Pourquoi n’avez-vous pas fait mon ouvrage au lieu du vôtre ? Mais je ne puis pas m’empêcher de dire que Molière en ôtant toute élasticité, toute espérance à ce pauvre Dandin, se prive d’une foule de situations comiques et diminue le comique de celles qu’il présentera par la suite, en nous ôtant cette question que nous nous ferions : « Que va faire G. Dandin après cela ? » Un homme qui verrait aussi nettement sa position, qui se dirait si souvent : Vous l’avez voulu G. Dandin et qui aurait la dose de bon sens naturel de ce personnage, quitterait sa femme, s’absenterait en prenant soin qu’elle ne pût toucher aucun revenu. Il la prendrait par famine, ainsi que sa fière famille.