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PRÉFACE

s’est point contenté, en effet, d’y inscrire les raisons de son achat : on y peut relever de fort nombreuses annotations manuscrites. En premier lieu avant que de relire Molière il s’en prit à son préfacier. Tous les biographes de Petitot qui affirment avec autorité que ses commentaires sont estimés, ne connaissent probablement pas l’existence de ces notes. Il n’est guère de pages du Discours préliminaire et des réflexions imprimées qui ne contiennent en marge quelques annotations de ce genre : « Qu’en sais-tu, bête ? » — « Plate bête ! » — « Est-on plus bête ? » — « Ce Petitot passe le dernier degré de la sottise ! » — « Au contraire, sot. » — « Plat écrivain. »

Petitot avançait-il quelque part que Molière avait justement marqué la différence du peuple de Paris à celui des provinces, Beyle de s’écrier : « Qui a raconté cela à M. Petitot ? C’est écrire l’histoire comme le roman. » Plus loin, il revient encore sur ce même reproche : « Toujours l’assurance du romancier. Il est tout content d’avoir arrondi sa phrase. »

Au reste, dès les premières pages, Beyle avait bien montré ses préventions. Il écrivait : « Serait-il indiscret de désirer que ce sot eût le mérite de son état, qu’il fût un compilateur exact et eût imprimé le morceau de Hobbes sur le rire et le Discours XXXV du