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SHAKSPEARE

biner et d’agir et n’est pas si terrible que les circonstances par lesquelles on peut recevoir la mort.

Ainsi les jeunes amants allemands se tuent à tout propos, plutôt que d’enlever leurs maîtresses, les emmener en pays étranger et les nourrir par leur travail.

Tout ce cinquième acte nous a ennuyés.

Le caractère de Brutus est bien peint, l’opposition de sa tendresse et de l’action qu’il commet est piquante, agréable et rapprochée de nos mœurs modernes.

Le discours d’Antoine est beau et l’esprit du peuple est bien peint. Le reste est Plutarque dialogué.

Cette pièce nous paraît faible et nous touchait jusqu’à l’enthousiasme en 1803. Notre cœur était tout ému d’avance. Le seul mot de Brutus nous touchait. Que ne devait pas faire sur nous Brutus montré sous des rapports aimables et faciles à saisir. Nous aimions surtout Brutus tuant l’homme qu’il aime pour sa patrie[1].

  1. Note sur le manuscrit : « I find that en allant in 1000 the 12 décembre 1815. Que n’avons-nous travaillé ainsi pendant mars et avril de cette année. » Note qui prouve bien la part de Crozet dans ces études. N. D. L. É.