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CHAPITRE PREMIER



Il faut que je commence par oublier tous les raisonnements tout faits, peu généraux, que je peux avoir lus ailleurs[1]. Collé par exemple est plein de charmantes petites vérités tamisées, dès qu’il veut approfondir il déraisonne.

[Une âme sensible écoutant de belle musique ou voyant de beaux tableaux, apercevra d’excellents modèles à suivre, ou des principes lumineux. Toutes les définitions du goût que j’ai vues jusqu’à présent (Clair, Condillac, etc.) se réduisent (bien analysées) à : « Le bon goût, c’est mon goût », etc., il est impossible que ce ne soit pas ainsi[2].]

Il faut dans les arts avoir constamment les yeux fixés sur la butte. Ils n’estiment leurs efforts qu’autant qu’ils l’atteignent[3].

  1. I see no other springs de goût-raisonneur que la 8e section de l’Homme, Hobbes sur le rire, and Myself sur le sourire, la table analytique de Cabanis par Tracy et la logique du même.

    (Cette note provient des addenda du Molière de 1812.)

  2. Ce fragment entre crochets provient des annotations manuscrites du Molière de 1812. N. D. L. É.
     
  3. Le manuscrit du tome 15 de R. 5896 donne ainsi ce paragraphe : « Il faut dans les arts avoir constamment