Page:Stendhal - Molière, Shakspeare, la Comédie et le Rire, 1930, éd. Martineau.djvu/341

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
312
LE RIRE

2o De la figure ridicule qu’il fait en éternuant ;

3o De la colère impuissante qu’il témoigne en éternuant (si, toutefois, on a affaire à un sot et s’il y a colère impuissante).

On rit, si une jeune fille cache une épingle très fine et très piquante au milieu d’un bouquet de violettes, et le présente à un admirateur qui l’ennuie. Le piqué aurait dû prévoir et deviner la plaisanterie. « Je l’eusse devinée, moi, en voyant les yeux de la jeune fille. Donc, je suis supérieur au piqué… »

Il est superflu de faire observer, pour la centième fois, que tous ces rires-là sont détruits par la compassion ; par exemple, si l’admirateur ridicule se pique trop fort à l’épingle cachée dans le bouquet de violettes, et qu’il perde beaucoup de sang.

Ouïe (Déception de l’).

On promet à quelqu’un de lui faire entendre M. Pignatelle, qui chante divinement. Enfin, après un quart d’heure de sollicitations et d’attente, ledit duc chante.

1o Attente déçue, erreur morale ; on rit de l’imagination faussement persuadée ;

2o Grimace, en entendant ces glapissements diaboliques ;