Page:Stendhal - Molière, Shakspeare, la Comédie et le Rire, 1930, éd. Martineau.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
23
LES FEMMES SAVANTES

beau trait de caractère, mais qui ne me fait pas rire, pourquoi ? M. Crozet. Ce qui nuit beaucoup au comique, c’est que c’est trop long, cette longueur donne le temps d’apercevoir l’invraisemblance. Cette scène est complètement invraisemblable, on fait ressortir la faute d’une fille qui s’est servie d’un mot impropre et elle parle patois pendant toute la scène. À quel propos donc ce scandale pour un mot ? Je proposerais de remplacer cette scène par celle d’une servante qui se présenterait pour entrer dans la maison et qu’on ne recevrait pas parce qu’elle manquerait à parler Vaugelas : On lui donnerait d’ailleurs les meilleurs répondants ; Chrysale en voudrait, Bélise jouerait le pédant comme elle le fait et s’efforcerait de voir si on ne pourrait pas en tirer parti pour le beau langage.


PHILAMINTE

Et les fait la main haute obéir à ses lois ?


Excellent développement de l’orgueil qui fait la base du pédantisme (Scaglietti avant-hier 1er novembre 1813 : excellent modèle de pédant, ne se sentant pas l’habileté de défendre une opinion qu’il avait et sur laquelle il a beaucoup travaillé, passe sur le champ aux injures).