Page:Stendhal - Pages d’Italie.djvu/30

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nankins bien frais. De plus, il a été indisposé plusieurs fois et a reçu les soins de plusieurs médecins. Il est évident que, d’après les règles les plus élémentaires de l’honneur, il doit une reconnaissance éternelle à tant de braves gens. Il est vrai qu’il les a bien payés. Mais il n’en est pas moins évident qu’ils n’agissaient que pour l’obliger et qu’il serait affreux de payer leur généreuse hospitalité par des plaisanteries sur les petites faiblesses auxquelles tant de héros de divers métiers peuvent être sujets. Que deviendrait le voyageur si nous prenions l’argument, et que nous le représentassions introduit dans ces réunions choisies qu’on appelle salles de spectacles, n’écoutant les délicieuses cantatrices du pays ou ses musiciens renommés que dans la noire intention de juger de leur talent, c’est-à-dire de louer le bon et de critiquer le mauvais.

Dans son long pèlerinage loin de sa patrie, l’auteur a été admis dans plusieurs sociétés où sans doute on se sera bien gardé de rire de ses ridicules, de son accent, de ses bévues ; il professe trop d’estime pour les Italiens pour les croire coupables de pareils crimes. Il est trop évident qu’on ne l’admettait pas dans ces sociétés par le même motif qui l’y faisait aller, le besoin de s’amuser en voyant quelque chose de