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PENSÉES


La politesse et la civilisation élèvent tous les hommes à la médiocrité, mais gâtent et ravalent ceux qui seraient excellents.

Il faut une certaine force d’âme dans un homme pour qu’il puisse considérer ce qui nuit ou sert à son bonheur sans que l’extrême intérêt qu’il prend au sujet dont on discute ne lui fasse venir les larmes aux yeux et ne trouble ainsi sa vue.

Un homme, dans les transports de la passion, ne distingue pas les nuances et n’arrive jamais aux conséquences immédiates.

Vouloir, c’est avoir le courage de s’exposer à un inconvénient.

Dans nos mœurs, c’est l’esprit accompagné d’un degré de force très ordinaire qui est la force. Encore même notre