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IMPRESSIONS



Un roman est un miroir qui se promène sur une grande route.

Au xixe siècle, la démocratie amène nécessairement dans la littérature le règne des gens médiocres, raisonnables, bornés et plats, littérairement parlant.

Il faut se posséder pour bien parler, il faut peut-être posséder son âme, l’avoir understanding pour telle passion à volonté pour bien écrire.

Le jour où l’on est ému n’est pas celui où l’on remarque mieux les beautés et les défauts.

Tout l’esprit fin est dans la connaissance de la liaison des idées : voyez Figaro, le modèle de l’homme aimable au xviiie siècle.

Un roman est comme un archet, la caisse du violon qui rend les sons, c’est l’âme du lecteur.