Page:Stendhal - Promenades dans Rome, II, Lévy, 1853.djvu/28

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censure encourra l’amende de quatre livres italiennes par volume, outre la confiscation du livre. Encourra la même peine quiconque gardera un volume dans lequel auraient été intercalés des morceaux imprimés ou manuscrits après l’apposition du sceau des censeurs. Sera puni d’une amende de cent livres et de un à six mois de prison quiconque aura fait une pareille intercalation. La contrefaçon des timbres censoriaux pourra entraîner la peine des galères.

« Art. 7. Défense d’imprimer aucun livre non muni des timbres de la censure ; ce qui n’empêche pas qu’après l’impression licite aucun exemplaire ne pourra être mis en circulation s’il n’est pas également timbré..

« Art. 8. Les propriétaires de livres réprouvés par la censure, lorsqu’ils les présenteront volontairement aux censeurs, recevront on échange, du Bureau de surveillance, un nombre égal de volumes en ouvrages de saines maximes {libri di sane mcusime) pris dans les magasins du gouvernement..

« À partir de la publication de la présente loi, une année est accordée aux libraires et aux marchands et négociants pour déposer dans les magasins des douanes tous les livres qui se trouvent dans leurs boutiques ou dans leurs magasins, à l’effet de réexpédier ces livres à l’étranger, si la censure n’en permet pas la circulation. Il en est de même des livres qui se trouvent en ce moment aux douanes..

« Art. 9 et 10. Ces articles déterminent la forme du timbre et la perception d’une taxe annexée au timbre. La taxe pour chaque volume timbré est de seize centimes. Les livres de piété, les bréviaires, les missels, seront timbrés gratuitement..

« Art. 11. Cet article concerne les feuilles périodiques. Il n’est permis de s’abonner à un ouvrage périodique, littéraire ou autre, qu’après en avoir demandé et obtenu la permission du Bureau de censure, qui enverra la note des permissions accordées aux inspecteurs des postes de Modène et de Reggio, lesquels seuls pourront faire les abonnements, et surveilleront la distribution de tout écrit périodique..

« Donné à Modène dans notre palais ducal, le 29 avril 1828.

« François. »


16 juin. — Un soir, chez madame Tambroni, Ganova parlait des commencements de sa carrière : « Un noble Vénitien me mit à même, par sa générosité, de ne plus avoir d’inquiétude