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iv
PRÉFACE

les Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase, comme l’Histoire de la Peinture en Italie et Rome, Naples et Florence en 1817 contiennent ainsi à l’état d’ébauche l’essentiel de ce qui va constituer sa doctrine romantique.

M. Pierre Martino, dans la Préface qu’il a mise en tête de sa parfaite édition critique de Racine et Shakspeare chez Champion, a très clairement analysé comment, à partir de 1805, les théories littéraires de Beyle ont évolué peu à peu et comment son étude constante du théâtre l’amena aux côtés des romantiques avec lesquels au début il n’avait de commun qu’une seule idée : il faut faire du nouveau et non plus copier les siècles qui nous ont précédés.

Voilà le fruit de ses méditations. Il y revient sans cesse et, si la formule en varie suivant les circonstances, le fonds en demeure à peu près toujours identique : ce qui plaisait autrefois ne nous plaît plus, ce qui paraissait comique ne nous fait plus rire. Chaque auteur travaille pour la société de son temps. Les mœurs changent sans cesse et il faut s’adapter aux mœurs de l’époque où l’on écrit.

Stendhal était à Milan quand en 1816 il