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RACINE ET SHAKSPEARE

italienne, le caver Monti vient de nous le rendre.

Il y a plus, lui seul pouvait donner ce secours à la langue italienne. Grâces éternelles soient donc rendues à ce grand homme. Si à nos yeux il a erré, c’est seulement par excès de modestie. Il a été timide dans la querelle qu’il suscite au Vocabulaire de la Crusca et aux pédants. Il n’a point jugé de toute la hauteur où les ans de gloire et de succès l’ont placé sur le Parnasse italien.

Comme il n’est pas d’homme sachant lire en Italie qui n’achète et ne médite son livre, s’il avait osé dire toute la vérité, il hâtait de dix ans peut-être l’accomplissement du désir de tous les vrais Italiens, la confection d’un vocabulaire qui ne soit pas un acte d’hostilité d’une des villes d’Italie contre toutes les autres et qui prépare ainsi, autant qu’il est donné à la grammaire, notre réunion générale.

There the compliment to the illustrious bard.