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DE QUELQUES OBJECTIONS

sonner, ou, qui pis est, les pratiquer. Voyez les musiciens français. Les passions et les arts ne sont qu’une importance ridicule attachée à quelque petite chose.


2.

« Le beau idéal est le premier but des arts, et vous ne le dites pas. » Voilà la seconde objection que l’on me fait. Je réponds : J’ai cru que c’était chose convenue.


3.

Il me reste deux choses à dire sur le beau.

La première, c’est que, quoique j’estime beaucoup les peintres qui font du beau idéal, tels que Raphaël et le Corrége, cependant je suis loin de mépriser ces peintres que j’appellerais volontiers peintres-miroirs, ces gens qui, comme Guaspre-Poussin, reproduisent exactement la nature, ainsi que le ferait un miroir. Je vois encore, après cinq ans, en écrivant ceci, les grands paysages du Guaspre, qui garnissent les salles du palais Doria, à Rome, et qui reproduisent si bien cette sublime campagne de Rome. Reproduire exactement la nature, sans art, comme un miroir, c’est le mérite de beaucoup de Hollandais, et ce n’est pas un petit mérite ; je le trouve surtout déli-