Page:Stendhal - Racine et Shakespeare.djvu/394

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
357
DE QUELQUES OBJECTIONS

tendres comme lui ; et Cimarosa, pour des âmes ardentes, passionnées, sans repos dans leurs passions, et ne voyant jamais qu’un seul objet.

Des hommes de l’esprit le plus vif me nient ces vérités : qu’en conclurai-je ? Qu’ils manquent de génie ? Qu’ils n’ont pas fait des ouvrages sublimes, entre autres choses mille fois supérieures à cette brochure ?

Loin de moi une telle sottise ; j’en conclurai qu’ils ont été paresseux dans leur jeunesse, ou bien qu’une fois arrivés à quarante ans, ils ont fermé la porte aux idées nouvelles.

Leurs enfants, qui auront été élevés après 1815, quand ces idées commenceront à courir les rues[1], auront raison contre leurs illustres pères dans ce petit détail, et, comme moi, seront des gens médiocres, fort inférieurs à leurs pères. Nous dirons péniblement comment ces esprits charmants devraient s’y prendre pour être encore plus sublimes ; eux, cependant, continuent à faire des choses sublimes, et nous, à peine pouvons-nous faire des brochures.

  1. Ton ignoble en 1788 et qui, suivant moi, est redevenu énergique et vrai en 1823, comme il l’était peut-être en 1650, avant que la cour eût épuré et tamisé la langue, comme dit fort bien Goëthe, page 117.