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rées de peintures d’Oudry. Le salon, également à six fenêtres et boisé, avec ses consoles en albâtre oriental, ses vases de porphyre, son lustre en cristal de roche, don de Louis XIV à Colbert, avait une très-grande tournure. Au delà de la tourelle, une bibliothèque octogone, où des médaillons fort bien peints représentaient, dans des encadrements sculptés, des sujets tirés des fables de La Fontaine.

À la gauche du vestibule, une salle à manger avec toutes ses dépendances, et l’appartement de la maîtresse de la maison, complétaient le rez-de-chaussée. Le premier étage, divisé en appartements plus ou moins spacieux. était consacré entièrement à l’hospitalité. Des fenêtres du salon, la vue s’étendait sur une vaste pelouse qui descendait en pente douce jusqu’à un étang : par delà, on apercevait la route et le village. D’épais massifs de chênes, de hêtres séculaires, un immense potager à la Montreuil, des basses-cours considérables, achevaient de donner à cette belle habitation un caractère grandiose.

Le pays, très-plat, et, comme je l’ai dit, un peu triste, avait aussi sa grandeur : de longues avenues droites, plantées de vieux ormes, traversaient des pâturages et des champs d’une admirable fertilité. La forêt d’Armainvilliers, le cours de la Marne, un grand nombre de châteaux dans un voisinage très-rapproché : Ferrière, à M. de Rothschild, Noisiel, à la duchesse de