Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ture des ouvrages gais et légers ; et je vais faire insérer le mien dans la nouvelle édition du dispensaire de Londres.

Cherchera-t-on, après cela, minutieusement des fautes dans un livre fait dans de pareilles vues ? Quelle gaieté les chirurgiens ne sont-ils pas forcé d’employer quand ils prêtent leur cruel ministère à la beauté souffrante ?

Les philosophes ont aussi approuvé les bagatelles dans les maladies de l’esprit :


Misce stultitiam consiliis brevem.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Lusus animo debent aliquando dari

Ad cogitandum, melior ut redeat sibi ?
etc. etc. etc. etc.


Et moi, qui suis un parfait philosophe de l’école française, dont la doctrine est toute renfermée dans cette formule : Riez de tout, j’affirme que les ouvrages dont le seul but est d’égayer l’esprit, quelques libres qu’ils semblent être, ne doivent pas être jugés avec une sévérité aussi méthodique, tandis que ceux qui attentent, soit de front, soit obliquement, aux principes de la morale et de la religion, ne sauroient être trop hautement anathématisés.