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Page:Stevens - Contes populaires, 1867.djvu/112

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PIERRICHE.

fait souffrir. J’avais bien raison de le dire, tu es la perle des femmes… et maintenant je répéterai dans tout le canton, et partout ailleurs, que si les hommes sont bons à quelque chose, ils ne sont pas bons à grand chose…… et qu’une femme, — une comme toi surtout, ma bonne Madelon, — fait dix fois plus de besogne qu’aucun homme dans tout le pays.

En disant ces derniers mots, Pierriche appliqua sur les joues de sa femme deux baisers retentissants, le petit Baptiste alla embrasser Benjamin, et Jacquot embrassa Josette.

Ai-je besoin de le dire, chers lecteurs, dès ce jour Pierriche fut radicalement guéri de son humeur grognonne qui le rendait naturellement tracassier et querelleur, et d’un gros bourru qu’il était auparavant, il devint, grâce à sa chère Madelon, aussi doux, aussi tranquille, aussi pacifique que le plus doux des agneaux.

Il ne me reste plus qu’à tirer une conclusion morale de ce petit conte que vous avez eu la patience de lire. Cette conclusion morale, je l’emprunterai à la philosophie en répétant avec Lafontaine qui lui aussi était un profond philosophe, ce petit vers rempli de sagesse que je recommanderai tout particulièrement aux Dames, et qui pourra en même temps servir de titre à mon histoire :

plus fait douceur que violence.